50 nuances de Lumière - Monet

Sergio
6 avr. 2020
2 min de lecture

Cette semaine, je vous propose un petit voyage au pays des Impressionnistes.

Un peu de lumière en ces temps moroses.

Pour commencer: Claude Monet (1840-1926).

Un monomaniaque du motif, un obsessionnel de la meule, de la cathédrale et de la mare de nénuphars. Entre autres.

Rendez-vous compte: 12 Gares Saint-Lazare (il commence petit, mais ça ne va pas durer), 30 meules, 23 peupliers, 30 Cathédrale de Rouen, 19 Parlement de Londres et PLUS DE 250 NYMPHEAS!!

Un malade on vous dit. Toujours le même motif. Vissé à son chevalet le Père Monet.

Par la répétition inlassable du même paysage, c’est le temps qui passe que tente de saisir Monet. La quête d’une vie.

Rien n’est immuable, tout se transforme, même la pierre millénaire d’une cathédrale. Les innombrables variations de la lumière sur le motif en sont la preuve. Le temps file et Monet veut en capter la trace.

La touche est alerte, fugitive, à l'image de ce qu'elle veut attraper. Le peintre ajuste son geste encore et encore pour rester au plus près de ce qu'il voit. La surface est saturée de peinture. Couche après couche s'entrevoie l'artiste au travail. Toiles-palimpsestes.

(Cliquez sur les images pour the big picture)

Mais les saisons passent et ne se ressemblent pas. Le paysage d’aujourd’hui n’a plus rien à voir avec celui d’hier. Les heures s’égrainent, le motif disparaît, la toile reste inachevée. Jusqu’à l’année suivante. Croisons les doigts.

Combien de moments de doute et d’angoisse traversés ? Monet retrouvera-t-il l’exacte atmosphère qui présidait au commencement ? « C’est à rendre fou furieux » (lettre de Monet au critique Gustave Geffroy, le 21 juillet 1890).

Mais à force d'obstination furieuse, il a bien fini par accomplir son grand oeuvre. Chaque série forme un tout. Les toile sont des instants particuliers saisis au vol. Ensemble, elles recomposent une durée. Nous, spectateur, tissons mentalement la continuité entre chacune d’elles. Et ainsi se poursuit la course du soleil.