50 nuances de Lumière - Renoir
- Sergio
- 8 avr. 2020
- 2 min de lecture
Poursuivons notre excursion en terre impressionniste.
Aujourd'hui, Pierre-Auguste Renoir (1841-1919).
Qui a dit qu’il fallait sortir de chez soi pour sentir sur sa peau l’effet d’un soleil de printemps ? On ne lâche rien, Renoir nous le fait vivre par procuration.
Il fait bon vivre dans un Renoir. Tout n’est que grâce, lumière et sensualité évanescente.
Comme Monet, il veut rendre les effets de la lumière sur les choses. Mais peut-être le fait-il avec davantage de douceur. Sa touche est plus légère, plus transparente. Les contours sont flous, tout se mélange et se fond. C’est une image fugace qui peine à se fixer sur la rétine.
Peignant lui aussi « sur le motif », c’est-à-dire en plein air face à son sujet, Renoir a su restituer la lumière qui filtre à travers les arbres. Quelques touches plus claires suffisent à la suggérer. Un magicien. Prenez quelques rayons de soleil, emprisonnez-les entre les poils de votre pinceau, déposez-les délicatement sur vos figures préalablement disposées. Le tour est joué!
Le Bal du moulin de la Galette (1876) est un chef d'oeuvre du genre. On s'y croirait.
Le soleil qui s’immisce à travers les feuillages alors que l’on se désaltère. Ces effets fugitifs et chatoyants alors que l’on tournoie sur la piste de danse.
Le papillonnement de la lumière fait vibrer toute la scène, lui donne son unité et son mouvement.
C’est un enchantement atmosphérique, presque poudré. Comme si la poussière blanche qui se soulève sous le pas des danseurs inondait toutes ses toiles.
« Un tableau doit être une chose aimable, joyeuse et jolie, oui jolie ! Il y a assez de choses embêtantes dans la vie pour que nous n'en fabriquions pas encore d’autres ».
Renoir partage ainsi sa vision sensible du monde. Un monde qui pétille, s’agite et se prélasse.
Mais puisqu’il nous faut attendre encore un peu avant de rejoindre guinguettes et bals musette, dansons dans nos salons. Un peu d'imagination palliera au reste.
Maestro, musique !
A vendredi
Teaser: Degas (again)
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