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Apocalypse Now

  • Photo du rédacteur: Sergio
    Sergio
  • 21 avr. 2020
  • 2 min de lecture

Tremblez pauvres mortels. Le Grand jour de sa colère est arrivé. Elle sera terrible.


D’immenses mâchoires se referment brutalement sur le monde. Des villes arrachées sont précipitées dans l’abîme. Suppliques inutiles des survivants : ils rejoindront bientôt les ruines de leur cité. Qui pourraient-ils bien invoquer de tout façon? Un vortex a tout aspiré. Un grand bruit, puis le silence.

John Martin, The Great Day of His Wrath, 1851

Il faut dire que John Martin, peintre anglais (1789-1854), n’y est pas allé de main morte.


Eruption volcanique, tremblement de terre, orage dévastateur…

Fléaux en solde: pour deux catastrophes achetées, un cataclysme offert.


On ne sait plus où donner de la tête. Pas besoin d’être érudit pour ressentir le chaos. C’est un Blockbuster pictural.

« Il y eut un grand tremblement de terre, le soleil devint noir comme un sac de crin, la lune entière devint comme du sang, et les étoiles du ciel tombèrent sur la terre (…). Le ciel se retira comme un livre qu'on roule; et toutes les montagnes et les îles furent remuées de leurs places. »


John Martin s’est littéralement inspiré de l’Apocalypse selon Saint Jean. Tout a été poussé à son paroxysme. Si l’humanité doit disparaître, ce sera en fanfare. Que retentissent les trompettes de Jericho !

Vous trouvez cette scène spectaculaire? Vous avez bien raison. C’est justement le but de toute l’affaire. C’est un frisson délicieux qui nous parcourt l’échine. On en redemanderait presque. On joue à se faire peur. Un sublime divertissement.


Cette toile, et le triptyque auquel elle appartient, remportent un très grand succès populaire dès leur réalisation. A l’époque des panoramas, dioramas et autres spectacles visuels immersifs, les immenses peintures de John Martin (2 m sur 3 tout de même) attirent les foules avides de sensationnel. Ce que lui reprochent d’ailleurs certains critiques de l’époque: on ne fait pas du théâtre grandiloquent avec de la peinture.

Il est vrai que John Martin n’en est pas à son coup d’essai. Maintes cités antiques et bibliques se sont déjà effondrées sous son pinceau : Babylone, Pompéi, Herculaneum, Tyr, Ninive, Sodome et Gomorrhe. La nature transformée en bulldozer.

Outre leur dimension récréative, ces visions apocalyptiques selon John Martin sont aussi le reflet d'une angoisse plus profonde. L’empire britannique est alors en pleine expansion. Les tentacules de Londres n’en finissent pas de s’étendre à l’heure d’une industrialisation triomphante. Mais combien de cités glorieuses réduites à néant en une nuit? Prenez garde, susurre le peintre, cela pourrait bien nous arriver.

En attendant, sortez le pop-corn.

A jeudi


Teaser: Rétine cramée


 
 
 

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