Le jour du Jugement - Acte III
- Sergio
- 3 avr. 2020
- 2 min de lecture
Dernier acte de L'Atelier de Courbet.
« A droite, tous les actionnaires, c'est à dire les amis, les travailleurs, les amateurs du monde de l'art. ». Les élus, ceux qui seront sauvés par le Christ-Courbet au terme du Jugement Dernier.
Loué soit-il.
Il s’agit cette fois d’une galerie de portraits, tous reconnaissables. En voici quelques-uns d’ailleurs.
Tout à droite, l’ami Baudelaire, absorbé dans son livre. Le fantôme de Jeanne Duval, sa maîtresse, se devine encore. Courbet la fit disparaître à la demande du poète. Mais tel était pris qui croyait prendre: l'usure de la pigmentation eut raison du repentir, et voilà la Duval qui s'invite de nouveau à la fête.
Non loin, les Sabatier, couple de collectionneurs et fouriéristes militants.
Assis sur une chaise, Champfleury critique soutenant le Réalisme et donc la peinture de Courbet. Au fond, Alfred Bruyas et sa barbe rousse, le mécène de Montpellier. Derrière lui, Proudhon, reconnaissable à ses lunettes, théoricien révolutionnaire et précurseur de l’anarchisme, maître à penser du peintre. Et enfin, la soeur, Juliette Courbet, en train d’enlacer son amant, symbole d’un amour naissant et innocent.
Courbet rassemble ici sa famille, son public symbolique et ses affinités politiques, unis contre le reste de la société. Ils ont même droit à un peu de lumière naturelle. Fenêtre sur cour les chanceux.
A gauche l’artifice, à droite l’authentique.
A gauche les allégories, à droite les portraits réalistes (il s'agit d'une "Allégorie Réelle" après tout).
Tous les genres classiques de la peinture sont disséminés ici et là: la peinture de paysage, la nature morte, le nu académique, le portrait, la scène de genre, la peinture religieuse et même la peinture d'histoire du fait de son format. Tout y est. Courbet en fait la synthèse et invite à la dépasser. Son Atelier est inclassable. Un manifeste pour la modernité.
A lundi.
Teaser: 50 nuances de Lumière
PS: pour le replay de l'Acte I, c'est par ici et pour l'Acte II c'est par là.
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